Névralgie pudendale : traitements et interventions chirurgicales
Pour les personnes diagnostiquées, la prise en charge commence toujours par un traitement médicamenteux.
Dans certains cas, l’intervention chirurgicale peut être envisagée après six mois, si les douleurs n’ont pas diminué.
Les douleurs au niveau du nerf pudendal peuvent avoir deux causes distinctes :
• soit le nerf est abîmé (5 à 10% des cas) suite à une chute violente sur les fesses, à la pratique intensive du vélo ou de l’équitation, à une chirurgie gynécologique ou urologique.
Il se fibrose (fabrication d’adhérences), perd de sa mobilité et ne coulisse plus. Chacun de ses mouvements déclenche alors une douleur. La seule solution est d’opérer pour enlever la fibrose et redonner de la mobilité au nerf sur tout son trajet.
• soit le nerf est enflammé (90 à 95% des cas) en raison de contractions musculaires inconscientes et répétées pendant de longues années. Leur cause principale : l’accumulation de stress au quotidien.
Le stress peut aussi enflammer d’autres nerfs, mais le pudendal a la particularité d’être celui sur lequel on s’assoit : la douleur est inévitable.
Faute de technique d’imagerie ou d’examen biologique pour distinguer ces deux causes, la prise en charge est d’abord médicamenteuse, cette stratégie étant pertinente pour l’inflammation. Si elle n’obtient pas de résultats probants après six mois, la chirurgie est envisagée sous conditions.
Les traitements médicamenteux
Ils ne ciblent pas directement le nerf, mais agissent sur la douleur de manière indirecte, notamment en favorisant la détente des muscles périphériques du bassin. La prescription et le suivi doivent être faits si possible par un médecin spécialiste de la névralgie pudendale, plus à même de définir une stratégie thérapeutique adaptée à la pathologie.
Les interventions chirurgicales :
La principale intervention est la décompression chirurgicale du nerf pudendal. Elle vise à libérer le nerf sur tout son trajet, de son émergence sous le muscle piriforme jusqu'au canal d'Alcock.
Ces interventions sont généralement pratiquées dans des centres spécialisés disposant d'équipes formées. Le chirurgien accède à la zone à opérer grâce à une incision sur le haut de la fesse (méthode transglutéale) ou par voie coelioscopique robot-assistée, une technique moins invasive, mais non applicable à tous les patients.
Efficacité et risques de la chirurgie d'après les données disponibles :
Environ 70% des patients opérés constatent une amélioration
30% d’échecs, dont 2% de patients qui voient leurs symptômes s'aggraver après l'opération.
Après 70 ans, le taux d'amélioration diminue à 50%.
Ces chiffres sont à interpréter avec prudence, car ils portent sur un nombre limité d’opérations.